A la Rencontre des idées et des pratiques en psychologie et psychanalyse

Catherine BERGERET AMSELEK

Interview : Catherine BERGERET AMSELEK
Dangers de la dépendance virtuelle

Vous dites que l'accoutumance aux univers virtuels est dangereuse pour les enfants. Pourquoi ?
Si on laisse un enfant livré à lui-même devant un écran, il devient vite accro. S'il s'agit d'un écran télé, il devient vite téléphage et "zappophile" (zappeur) au risque de s'abîmer les yeux, d'être sujet à des maux de tête. On dit alors que l'enfant s'accoutume à un fonctionnement psychique propre à un "syndrome d'imprégnation audiovisuel". C'est-à-dire que, très vite (au bout d'une heure ou deux de télé par jour), il ne lit plus et éprouve des difficultés à fixer ses idées. Ce n'est pas anecdotique quand se pose la question de son développement futur.  C'est pareil, et même encore plus vite avec les écrans des consoles de jeu et des ordinateurs. Un enfant qui est scotché devant la télé reçoit passivement de l'énergie, sans avoir d'effort à fournir. Coupé de son corps, il s'évade dans un monde virtuel.  

Les moments d'échange et de transmission familiales sont coupés par l'utilisation de ces objets. Le tableau que vous dressez est inquiétant. Tous les effets sont-ils si négatifs ?
Se délasser sur une console avant de faire ses devoirs pourquoi pas. Utiliser l'ordinateur pour préparer un exposé, c'est très bien. Chercher sur internet et y trouver un site intéressant et ludique, c'est tout aussi bien. Mais cela demande de ne pas être propulsé, seul, dans le monde virtuel. Quel les parents aient un regard sur les émissions, les sites, les logiciels que choisissent les enfants (même si on sait qu'ils trouveront toujours un moyen détourné pour voir le film...).Et puis l'addiction aux écrans ne favorise pas le fait d'être dans son corps et crée l'illusion. Ces effets peuvent être problématiques pour des pré-ados (entre 8 et 12 ans environ). A cet âge, l'identité est en pleine construction. Pour se construire l'enfant a besoin de partir de son propre corps. La psyché part du corps, de l'éprouvé, des sensations. Or dans les états générés par ces mondes virtuels, notre corps est désengagé. On croit éprouver les choses, mais on ne le fait pas.

 Vous dites que l'accoutumance aux univers virtuels est dangereuse pour les enfants. Pourquoi ?
Si on laisse un enfant livré à lui-même devant un écran, il devient vite accro. S'il s'agit d'un écran télé, il devient vite téléphage et "zappophile" (zappeur) au risque de s'abîmer les yeux, d'être sujet à des maux de tête. On dit alors que l'enfant s'accoutume à un fonctionnement psychique propre à un "syndrome d'imprégnation audiovisuel". C'est-à-dire que, très vite (au bout d'une heure ou deux de télé par jour), il ne lit plus et éprouve des difficultés à fixer ses idées. Ce n'est pas anecdotique quand se pose la question de son développement futur.  C'est pareil, et même encore plus vite avec les écrans des consoles de jeu et des ordinateurs. Un enfant qui est scotché devant la télé reçoit passivement de l'énergie, sans avoir d'effort à fournir. Coupé de son corps, il s'évade dans un monde virtuel. Les moments d'échange et de transmission familiales sont coupés par l'utilisation de ces objets.

Le tableau que vous dressez est inquiétant. Tous les effets sont-ils si négatifs ?

Se délasser sur une console avant de faire ses devoirs pourquoi pas. Utiliser l'ordinateur pour préparer un exposé, c'est très bien. Chercher sur internet et y trouver un site intéressant et ludique, c'est tout aussi bien. Mais cela demande de ne pas être propulsé, seul, dans le monde virtuel. Quel les parents aient un regard sur les émissions, les sites, les logiciels que choisissent les enfants (même si on sait qu'ils trouveront toujours un moyen détourné pour voir le film...).Et puis l'addiction aux écrans ne favorise pas le fait d'être dans son corps et crée l'illusion. Ces effets peuvent être problématiques pour des pré-ados (ndlr : entre 8 et 12 ans environ). A cet âge, l'identité est en pleine construction. Pour se construire l'enfant a besoin de partir de son propre corps. La psyché part du corps, de l'éprouvé, des sensations. Or dans les états générés par ces mondes virtuels, notre corps est désengagé. On croit éprouver les choses, mais on ne le fait pas. 

Que voulez-vous dire aux jeunes utilisateurs et à leurs parents ?
I
l me semble que ce qu'il faut dire aux utilisateurs, et surtout aux parents, c'est d'encadrer leurs enfants autour de ces nouveaux objets : portables, internet, console. Cette dernière porte bien son nom. C'est souvent pour l'enfant, dont l'entourage ne s'occupe peut-être pas assez, une consolation.
Je ne suis pas contre les nouvelles technologies. Mais je suis pour penser leur bonne utilisation. Cela demandera une collaboration de l'Education nationale, des parents, des fabricants.



haut de page La Source - 26 chemin du Bessayré - 31240 SAINT JEAN
Tél. (33) 05.61.74.23.74 / Fax : (33) 05.61.74.44.52 / Mail :